Retrouvez ici le podcast de l’émission du 18 décembre 2024
A-t-on le droit de nourrir les chats de son quartier ?
Et bien non, la réponse est non. Nourrir régulièrement des chats errants dans son quartier est interdit par l’article R1331-54 du Code de la santé publique: Il est interdit d’élever et d’entretenir dans les parties à usage commun des bâtiments d’habitation collectifs, les abords et les jardins des habitations, des animaux de quelque espèce que ce soit, qui par leur nombre, leur comportement ou leur état de santé, sont susceptibles de constituer un danger ou un risque pour la santé ou la sécurité des personnes ou la salubrité des lieux.
Nourrir les chats de la rue entretient une population de chats souvent malades, vecteur de maladies et, pour reprendre les termes de la loi, ça augmente l’insalubrité. En effet, les chats malades véhicules des maladies dont certaines se transmettent aux humains comme les infestations par les puces, la teignes ou encore la chlamydiose.
Le pire, c’est que en se donnant bonne conscience de nourrir ces pauvres chats de la rue, le « bienfaiteur » nourrit surtout des chats non stérilisés qui se reproduisent et contribuent à la création d’une situation ingérable au sein d’un quartier voire d’un village entier. Pour rappel, une chatte non stérilisée peut avoir en moyenne 3 portées de 4 chatons par an, soit 12 chatons en moyenne. Au bout de 4 ans, bien nourrie par ses bienfaiteur de la rue, elle et sa descendence auront engendré plus de 20000 chats !
Les associations de chat libre peuvent nourrir, elles ?
Oui, parce que les associations de chats font le travail jusqu’au bout: elles capturent les chats, les font stériliser, identifier et les remettent dans leur quartier. Là, il ne peuvent plus reproduire et effectivement le législateur autorise le nourrissage sur les lieux de capture. Les chats ainsi identifiés sans famille sont dits « chats libre », c’est un statut officiel au fichier national i-cad.
Et si j’ai des chats en bas de chez moi ?
Commencez par ne pas les nourrir ! Et prévenez votre mairie qui vous mettra en relation avec une association locale de chats libres.
Vous le voyez, parfois les bons sentiments se révèlent être pire que le mal. Il ne suffit pas d’aimer les animaux pour faire de la protection animale efficace. C’est un vrai métier que font les responsables d’associations et de refuges tous les jours.