Retrouvez ici le podcast de l’émission du 28 novembre 2018.
Le collapsus trachéal
Voilà des mots bien compliqués ! D’abord « trachéal » vient de trachée. La trachée, c’est ce tuyau qui part de la gorge pour amener l’air jusqu’au poumons. Et collapsus, qui en latin veut dire affaiblissement. On parle donc bien d’un affaiblissement et plus précisément d’un affaissement de la trachée. La trachée est en effet constituée d’anneaux et d’une membrane. La dégénérescence de certains anneaux associée à la perte de rigidité de la membrane peut induire une diminution du diamètre de la trachée. Vous comprenez bien que si le diamètre diminue, la quantité d’air que l’animal attend ne va pas pouvoir arriver en entier. C’est un collapsus trachéal.
Ça touche tous les chiens ?
Heureusement non. C’est une spécificité des petits chiens comme les Yorkshire, les caniches, les Lhassa Apso ou encore les Shi Tzu. On en a quand même trouvé chez certains labradors mais c’est plus rare.
Comment on s’en rend compte ?
Le chien va tousser. Le manque d’air le fait tousser, particulièrement au moment où il en a besoin, c’est à dire lors des phases d’excitation, de jeu, et bien sûr lors des promenades. Dans certains cas, on a une vraie intolérance à effort.
Y-a-t-il un traitement ?
Oui. D’abord il faut consulter son vétérinaire qui va confirmer ou non ce collapsus trachéal. En effet, la toux et l’intolérance à l’effort peuvent aussi être dus à une insuffisance cardiaque. Vous comprenez bien que le traitement sera totalement différent et c’est votre vétérinaire qui fera le tri entre toutes les maladies possibles.
Si c’est confirmé, il y a d’abord un traitement que l’on dit « hygiénique »: il faut faire maigrir le chien car le surpoids aggrave les symptômes. On utilisera aussi un harnais plutôt qu’une laisse classique de façon à ne pas tirer encore plus sur cette trachée.
Dans la plupart des cas, on arrive à contrôler le phénomène avec des médicaments comme des bronchodilatateurs, des anti-inflammatoires et parfois des antibiotiques car ce collapsus rendra le chien sujet aux bronchites de surinfection.
Et pour les cas les plus sérieux, il reste la chirurgie. Pratiquée dans les centres hospitaliers vétérinaires, elle consiste à ajouter un « stent », c’est à dire une véritable armature qui va soutenir la trachée pour ne pas qu’elle s’affaisse.
Crédit photo: © William Crochot / Wikimedia Commons